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Photo Jean-Claude Rousseau
Entre le 10 et le 14 août 2001, Yves Juhel a peint sept œuvres représentant des singes (peut-être huit, un des animaux n'étant pas vraiment identifiable). Voici une petite rétrospective de celles que nous avons déjà présentées sur ce blog. Un clic sur la photo permet d'accéder à la fiche complète.
N° d'inv. 319.
12 août 2001
N° d'inv. 553
14 août 2001
N° d'inv. 385.
14 août 2001
N° d'inv. 624.
14 août 2001
N° d'inv. 649.
14 août 2001
N° d'inv. 552
14 août 2001
N° 366, 1990
L'héritage artistique d'Yves Juhel commence au tournant des années 1980 et 1990. Après trois œuvres datées de 1988, sa première véritable série est réalisée entre 1990 et 1991.
Il y a là quelques scènes qui renvoient à la famine, à une misère éloignée du monde occidental, où les corps semblent décharnés, à l'agonie. Elles font écho aux trois premières toiles léguées par Yves Juhel, au réalisme violent. Et puis il y des scènes plus proches de nous, de rue et d'intérieur, où des personnages, le plus souvent solitaires et quelquefois en couple, dorment, s'abandonnent, s'effondrent, dans des postures rappelant plus un sommeil alcoolisé que serein. Parfois, ils sont au labeur, et semblent ployer sous une charge trop lourde. Parfois encore, la mort est au rendez-vous. Ces êtres sont représentés grossièrement, comme modelés dans la terre. Ils sont immobiles, couchés, avachis, assis, dans des bars, sur des comptoirs, sur des trottoirs, sur des bancs, au pied de palissades. Le cadre est souvent oppressant.
Nul doute qu'à la fin des années 80 et au début des années 90, lorsque la peinture commence à l'habiter pleinement, une des préoccupations premières d'Yves est la condition humaine. Une préoccupation qu'il va traduire, dans sa vie, par un militantisme social, libertaire, antimilitariste, par une forme de pessimisme cynique, et qu'il va exprimer sur ses toiles de manière réaliste, sombre, directe, parfois même violente. Je me souviens qu'à l'époque, cette manière qu'avait Yves d'exprimer sa vision noire et lucide du monde à travers sa peinture pouvait bouleverser, choquer, révolter, mais laissait rarement indifférent...
La série se compose de dessins s'apparentant clairement à des études. D'autres semblent plus aboutis. L'artiste mêle plusieurs techniques, l'encre, le fusain, la sanguine, le crayon, la craie grasse. Et puis il y a des huiles sur toile, une douzaine au total, dont un certain nombre fait partie de collections privées.
Cette série, c'est un peu la naissance d'une œuvre qui, pendant une quinzaine d'années, va se déployer dans une foule de directions.
Pour accéder à la fiche complète de chaque œuvre, il suffit d'un clic sur l'image.
N° 338, 1990
N° 464, 1990
N° 462, 1990
N° 463, 1990
N° 843, 1990
N° 362, 1990
N° 284, 1990
N° 277, 1990
N° 773, 1990
N° 495, 1990
N° 279, 1990
N° 282, non daté
N° 844, 1991
N° 285, 1991
N° d'inv. 27. Prix : nous contacter. Photo : O. D.
Est-ce un cheval ? Un âne ? Un zèbre ? Impossible à savoir tant l'équidé peint ici par Yves Juhel semble défiguré par les taches que l'artiste affectionne tant, au fil de son œuvre. La forme générale est reconnaissable, tout comme les oreilles. Les yeux sont à peine visibles et des rayures semblent parcourir sa robe, entre brun et beige-jaune.
Cette huile sur toile, au format 73x54,5, porte deux dates au verso : les 9 et 13 septembre 2001. Elle a été peinte dans la même période que beaucoup d'autres (N° 53, 31, 304, etc.). Pour la plupart des animaux domestiques, chiens, vaches, chevaux, cochons, moutons, chèvres, tous réalisés en cette mi-septembre, étoffant le vaste bestiaire de l'artiste.
Ce tableau est signé, au recto. Yves Juhel a gravé son nom dans la peinture.
O. D.
N° 102, 1996
C'est l'un des fils rouges de l'œuvre d'Yves Juhel. Entre 1996 et 2001, l'artiste a peint de nombreux paysages, à l'huile, sur des toiles de petit format, soit en 24x16, soit en 16x24. Une thématique dans une dimension particulière qui ne constitue pas vraiment une série à part entière, mais plutôt plusieurs mini-séries.
La première date de fin 1996 et de début 1997. Elle est constituée de petits tableaux verticaux, dont la surface est recouverte de bandes horizontales, semblant figurer des labours et, dans la partie supérieure, un bout de ciel. Ces toiles ne sont pas signées.
La deuxième mini-série a été peinte en 1997 et 1998. Là, il s'agit de huit tableaux horizontaux, paysages champêtres où des rangées d'arbres se découpent, à la limite entre ciel et terre. La plupart d'entre eux ne sont ni signés, ni datés.
Quelques toiles peintes en 2000 semblent ensuite plus isolées, au milieu de ces séries, avant une troisième : là encore, la ligne d'horizon est essentielle. Les tons sont jaunes, estivaux, mêlés de vert et de brun. Quatre d'entre elles datent du 5 septembre et ne sont pas signées. L'horizontalité est cette fois rompue, par des champs aux cultures variées. Quelques alignements d'arbres peuvent aussi apparaitre. D'autres, non datées, voire même désentoilées, pourraient être associées à cette série.
Enfin, la dernière de ces mini-séries date de septembre 2001. Ces toiles représentent des paysages aux terres sombres, où se dessine, sur la ligne d'horizon, un incendie pouvant être celui du couchant.
Voici une rétrospective des petits paysages déjà présentés sur ce blog. Pour accéder à la fiche complète de l'œuvre, il suffit de cliquer sur l'image.
N° 110, février 1997
N° 112, février 1997
N° 107, 11 mars 1997
N° 120, 11 mars 1997
N° 111, 1997
N° 118, 1997
N° 117, non datée (vers 1997)
N° 108, non datée (vers 1997)
N° 115, non datée (vers 1997)
N° 121, non datée (vers 1997)
L'eau rouge, N° 116, 1998
N° 109, 2000
N° 468, 23 août 2000
N° 105, 5 septembre 2000
N° 104, 5 septembre 2000
N° 106, 5 septembre 2000
N° 184, non datée (vers septembre 2000)
N° 46, septembre 2001
N° 47, septembre 2001
N° d'inv. 99. Prix : nous contacter. Photo : O. D.
Mêmes dates, mêmes formats, mêmes thèmes... Parmi ses séries de paysages d'Yves Juhel, il en est une d'une parfaite cohérence, qui s'intègre dans une, plus vaste, de paysages épars, peints entre 2000 et 2001.
Après les N° 96, 97 et 145, voici la quatrième et dernière œuvre de cette série, inventoriée sous le N° 99. Les deux premiers sont tourmentés : ciels bleutés, premiers plans bruns ou verts foncés. Les deux autres sont plus solaires, presque acidulés, avec un vert vif illuminant la toile. Celle-ci se décline en trois tons, avec ce gris bleuté presque orageux pour le ciel, et un gris-brun terne dans la partie inférieure. Comme pour les trois autres (voire un peu plus), Yves Juhel a laissé vivre sur sa toile quelques blocs de matière, accrochant plus encore ombres et lumière.
Ces quatre tableaux ont été peints à l'huile sur des toiles au format 46x38. Et tous portent deux dates : le 7 août 2000, et le 9 novembre 2000. Comme si l'artiste avait laissé reposé ses œuvres plusieurs semaines, avant de les reprendre et de les achever, à l'automne.
O. D.