N° d'inv. 462. Col. privée. Photo OD
Un tout récent séjour à Paris m'a permis de répertorier sept œuvres d'Yves Juhel faisant partie de collections privées. Un grand merci aux propriétaires de ces tableaux pour leur accueil, et pour m'avoir autorisé à verser ces toiles au grand inventaire que je constitue, petit à petit.
Parmi ces œuvres, cette huile sur toile de 146x98, que l'on peut considérer comme une "œuvre de jeunesse" d'Yves. En effet, elle est datée, en bas à droite, de 1990, ce qui en fait l'une des plus anciennes encore existantes.
Un homme nu, assis dans une bassine, comme prostré, de dos, et à ses côtés, un personnage qui semble s'occuper de lui, le laver peut-être... Tous les tableaux conservés datant de 1990 (une petite dizaine) constituent une seule et même série, que l'on pourrait qualifier de "sociale", ayant pour thèmes la solitude, la misère, la rue... De la même année, une quinzaine de dessins au fusain, conservés eux-aussi, portent sur les mêmes thématiques.
Nul doute qu'à la fin des années 80 et au début des années 90, lorsque la peinture commence à l'habiter pleinement, une des préoccupations premières d'Yves est la condition humaine. Une préoccupation qu'il va traduire, dans sa vie, par un militantisme social, libertaire, antimilitariste, par une forme de pessimisme cynique, et qu'il va exprimer sur ses toiles de manière réaliste, sombre, directe, parfois même violente. Je me souviens qu'à l'époque, cette manière qu'avait Yves d'exprimer sa vision noire et lucide du monde à travers sa peinture pouvait bouleverser, choquer, révolter, mais laissait rarement indifférent...
Olivier Desveaux