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Yves Juhel (1969-2003), peintre - Page 14

  • L'œuvre de la semaine (280) : le bélier

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    N° d'inv. 625. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Le bestiaire d'Yves Juhel peint en 2001 est constitué d'une succession de mini-séries. Après les dessins au fusain de juin viennent les gouaches, entre juin et mi-août. Puis les huiles, série commencée bien avant mais qui se déploie pleinement à partir de la seconde quinzaine d'août.

    L'œuvre présentée cette semaine appartient à la seconde période. Elle mêle l'encre et la gouache, sur papier, au format 50x65,5. Ce bélier (à moins qu'il ne s'agisse d'un mouflon) porte la date du 15 juillet. Deux autres gouaches ont été peintes ce même jour : la souris portant le N° 623 et le dindon inventorié sous le N° 580. Trois œuvres, trois animaux, et une même technique, tout en légèreté, en dilution, en transparences. Deux jours avant, Yves Juhel peignait une série de chiens, et il achevait sa série de papillons, commencée au début du mois. 

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (279) : "Déshydratation"

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    N° d'inv. 830. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    La collection des œuvres d'Yves Juhel débute en 1988. Trois tableaux de cette année décisive, dans la carrière du peintre, nous sont parvenus (voir les N° 723 et 831). Avec une unité thématique : celle de la misère, de la souffrance, de la mort frappant en des lieux dramatiquement touchés par la sécheresse.

    De cette série de trois, voici la plus ancienne, datant de juin 1988. Une huile sur toile de 81x65 s'inspirant librement, comme celle inventoriée sous le N° 831, d'un cliché du célèbre photographe franco-brésilien Sebastião Salgado. 

     

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    Photo Sebastião Salgado - Copyright Sebastião Salgado - Amazonas Images

     

    Cette photo a été prise quelques années auparavant, en 1985, au Mali. Yves Juhel en a repris l'attitude, la posture, ces mains disproportionnées tenant cette tête, ce visage exprimant une extrême lassitude, le drapé du tissu couvrant cette personne. Dans sa toile, il a replacé le personnage dans un contexte plus onirique. Le lit (d'hôpital ?) qui semble apparaître en arrière-plan de la photo a disparu. Cette femme semble émerger, tel un esprit, du pied d'une montagne. Surtout, le peintre offre sa libre interprétation chromatique de la scène, se libérant du noir et blanc puissant de l'œuvre originale, pour proposer ses propres nuances, ses propres contrastes : le teint vert olive, le tissu bleu, la montagne mêlant pourpre, bordeaux et noir, et le ciel torturé, à la fois sombre et flamboyant.

    Il s'agit bien là d'une œuvre de jeunesse d'Yves Juhel. Un tableau peint alors qu'il n'a pas atteint les sommets de son art et qu'il ne s'est pas encore totalement libéré. Mais il l'a considéré comme suffisamment abouti pour le présenter, avec un autre de la série, dans une exposition de peintres amateurs à l'espace Marcel-Chauzy, à Bondy, non loin du domicile familial où il a installé son tout premier atelier. 

    Cette toile est signée et porte la date à laquelle elle a été peinte. Au verso, outre l'adresse de l'artiste figurent son titre, "Déshydratation", et la mention "Chauzy", en écho au lieu où elle fut exposée.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (278) : paysage calciné et orageux

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    N° d'inv. 612. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Après la mort d'Yves Juhel, durant l'été 2003, plusieurs pochettes ont été retrouvées dans son atelier, en Corse. L'une d'elle contenait quelque 27 gouaches sur papier. Fonds ? Etudes ? Elles ne sont ni datées, ni signées, à l'image de celle-ci, semblant figurer un paysage sombre et calciné, dans le couchant, sur lequel pèserait un ciel d'orage.  Une gouache au format 32,5 x 50. A noter qu'une autre pochette contient une quinzaine d'œuvres équivalentes.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (277) : la Corse en noir et blanc

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    N° d'inv. 269. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    En 1996, Yves Juhel réalise une petite série de paysages corses, au fusain (parfois mêlé à la sanguine et à la craie blanche), sur papier au format 50x65. Cette Corse qu'il aime tant, où il se réfugie de plus en plus régulièrement, et où finalement la mort le cueillera au détour d'un virage, durant l'été 2003. Cette île familiale, et le village de Moïta, à l'orée de la Castagniccia, ne cesseront jamais d'inspirer le peintre. Sa faune, qu'elle soit sauvage ou domestique, et ses paysages.

    Cette série de 1996, automnale ou hivernale, compte onze dessins, dont cinq numérotés. Celui-ci porte ainsi, indiqué au verso, le N° 2, à côté des coordonnées de l'artiste. Au recto, signature, année et la mention "Paysage corse" sont inscrites sous cette vue où se distinguent des arbustes plantés sur une terre sombre.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (276) : bouquet flou, pot décentré

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    N° d'inv. 840. Prix : nous contacter. Photo O. D.

     

    Si la chronologie de la série des bouquets en pot peints par Yves Juhel reste floue, 1999 est bien l'année principale à laquelle elle peut être rattachée. Cette œuvre porte ainsi, au verso, deux dates : décembre 1998 et janvier 1999. Au recto, seule l'année 1999 apparaît, au côté de la signature de l'artiste, dans le coin supérieur droit.

    Cette huile porte les caractéristiques de cette série. Le pot est de forme géométrique et contraste avec l'agencement des fleurs, éparses et sans doute fanées. Cette nature morte baigne dans un flou qui imprègne l'ensemble de cette collection.

    Mais elle s'en détache aussi, par certains aspects. D'une part, le pot n'est pas au centre du tableau, mais décalé sur la gauche, permettant au bouquet de s'épancher à sa droite, sur la plus grande partie du support. Et puis la technique utilisée est rare, dans l'œuvre d'Yves. Ce bouquet a en effet été peint sur papier, marouflé sur toile. A notre connaissance, seule une autre œuvre présente cette particularité : elle aussi est au format carré de 100x100; elle aussi est datée de décembre 1998 et janvier 1999; elle aussi met en scène un pot, décalé sur la gauche. Quant à son contenu, il est à la frontière entre la série des bouquets et celle des fruits.

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    C'est le N° 828. Assurément, nous sommes là en présence de deux toiles sœurs, peintes ensemble, dans un même élan, dans un même esprit.

    O. D.