L'œuvre de la semaine (308) : deux arbres sur une colline rouge

N° d'inv. 825. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

 

Huit tableaux composent une série peinte par Yves Juhel dans la première moitié des années 1990. Des huiles sur toile toutes achevées en 1994 ou 1995, et mettant en scène des arbres aux couleurs flamboyantes.

Ici, les tons sont plus ternes. Seule la colline sur laquelle sont plantés ces deux arbres est d'un rouge vif, tranchant avec le beige des troncs et le feuillage blanc de l'un d'eux. S'il n'y avait un lien évident avec les autres toiles de la série, l'on pourrait y voir deux champignons. Voire même, concernant celui de gauche, un personnage à la grosse tête et aux yeux immenses, à l'image de ceux que l'artiste aimaient peindre, à la même époque. Ce tableau fait d'ailleurs écho à un autre (N° 826) composé de la même manière : petit arbre à figure presque humaine à gauche; grand arbre au feuillage blanc à droite; colline rouge...

Cette toile présente des dimensions de 100x81. Au recto, gravés dans la peinture, l'artiste a inscrit son nom, ainsi que deux dates : mai 94 et juin 94. Au verso, une étiquette porte la mention suivante : Yves Juhel, sans titre. 

O. D.

Son œuvre dans les collections privées (22) : sept fleurs éclatées

N° d'inv. 465. Collection privée. Photo : O. D.

 

Cette œuvre est l'un des 33 "bouquets éclatés" peints par Yves Juhel entre avril 2000 et avril 2001. Une immense série en grand format que l'artiste a décliné sur bien des tons.

Parfois, sa première série de bouquets, plus académique, en pot, réalisée essentiellement en 1999, s'esquisse un an plus tard. C'est le cas ici : en bas, à gauche de cette toile, le contenant se dessine et semble s'estomper, se mêlant au fond brun orangé. On est ici au début de la série. Ensuite, les pots disparaîtront et les fleurs naîtront d'un magma explosif beaucoup plus informe.

Il n'en reste pas moins qu'il s'agit bien là d'un de ces bouquets éclatés. Sept fleurs jaune-orange et leurs tiges s'éparpillent sur la toile, sur un fond se déclinant dans des nuances grisâtres, dans la partie supérieure.

Ce tableau, de forme carré, comme la plupart des autres de la série, mesure 150x150. Il n'est pas signé, mais trois dates sont indiquées au verso : les 15 et 16 avril, ainsi que le 14 mai 2000. Il appartient à des amis d'Yves Juhel depuis de nombreuses années.

O. D.

L'œuvre de la semaine (307) : policier au teint jaune

N° d'inv. 708. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

 

Les galeries de portraits se succèdent, dans l'œuvre d'Yves Juhel. Entre août et septembre 2002, il peint ainsi une trentaine de personnages, à la gouache, sur des feuilles de papier au format 65x50. Une série qui suit directement sa vaste galerie animalière peinte durant le même été (à retrouver ici).

Ces différents portraits, aux couleurs plus vives que ses cyclopes de 2001  ou ceux de l'été 2003, présentent quelques éléments récurrents, comme les plumes, l'œil unique et, parfois, le chapeau. Le personnage présenté cette semaine offre deux de ses éléments : un léger plumet rouge orne un couvre-chef qui pourrait ressembler à une casquette de policier américain. En revanche, pas d'œil visible, une oreille semblant peinte dans le mouvement d'un visage uniformément jaune, et une bouche blanche, immense, de travers, paraissant flotter sur la face.

Cette œuvre est signée, et cinq dates apparaissent, au verso : les 26, 30 et 31 août 2002, ainsi que les 3 et 6 septembre de la même année. Oui, Yves Juhel est un peintre du mouvement, de la tache et du trait spontané, jetés sur la toile ou sur le papier. Ce qui ne l'empêche pas, comme le prouve cette succession de dates, de revenir maintes fois sur l'ouvrage, signe d'une grande exigence envers lui-même.

O. D.

Entre 1991 et 1992, une série de nus

N° 838. 24 décembre 1991

 

Après avoir peint une série très sombre, mêlant scènes de rue, douleur et misère, Yves Juhel commence fin 1991 une petite série de nus féminins, qui s'achèvera début 1992. Les corps, sur lesquels l'artiste travaillent régulièrement, comme en témoignent de nombreuses études, sont ici déformés, tordus, torturés. On est fort loin du nu académique. Ces corps sont souvent mis en scène dans des paysages urbains. Elément récurent, la poutrelle métallique témoigne de ce cadre quasi industriel, contrastant avec les formes rondes que, parfois, l'on peine à reconnaître.

Cette série compte une dizaine de toiles (dont une sur quatre panneaux fixés les uns aux autres), souvent en format assez grand, ainsi que quelques dessins mêlant encre et gouache sur carton bleu ou gris. L'un de ces dessins porte un message sombre, entre blues et colère : "Je veux aller très loin dans l'alcool ce soir. Je me soule (sic) pour vous, peuple indigne". 

Voici les œuvres que nous avons déjà présentées sur ce blog. Pour accéder à la fiche détaillée, il suffit de cliquer sur chaque image.

 

N° d'inv. 489. 25 janvier 1992

 

N° d'inv. 485. 27 janvier 1992.

 

N° d'inv. 82. 4 février 1992

 

N° d'inv. 847. 9 février 1992

 

N° d'inv. 365. Mars 1992

 

N° d'inv. 835. 13 mars 1992

 

 

L'œuvre de la semaine (306) : une étude de fond bleuté

N° d'inv. 732. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

 

L'immense œuvre d'Yves Juhel regorge d'études, documents de travail, croquis et autres essais, souvent non signés et non datés. C'est le cas de cette gouache peinte sur papier, au format 50x49.

Ni griffe de l'artiste, ni mention d'une quelconque date, pour ce qui ressemble très fortement à une étude de fond pour certaines de ses séries d'huiles, réalisées en 2000 et 2001. On pourrait en effet y retrouver l'esprit et la technique, exprimés sur toile en bien plus grande dimension, de bouquets éclatés (comme le N° 183), voire du Grand cerf (N° 179). Le format presque carré de l'étude, forme utilisée aussi pour ces œuvres majeures, va de le sens de cette parenté.

O. D.