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peinture - Page 39

  • L'œuvre de la semaine (155) : comme un œil au milieu du visage

    yves juhel, art, peintre, peinture, l'œuvre de la semaine, gouache, papier, 2003, personnage, plumes

    N° d'inv. 397. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Plus que d'autres œuvres de cette série, cette gouache sur papier est une invitation au doute. On est ici en 2003, quelques mois avant sa mort, et Yves Juhel poursuit ses rencontres avec d'étranges personnages. Les séries s'enchaînent, cohérentes, laborieuses, pleines d'expérimentations. Mais que reste-t-il ici de ces visages en forme de 2, portant plumets ? Plus que jamais, ce personnage est éclaté. Son œil unique et jaune orangé se balade au milieu de la figure, à gauche. Mais on frôle l'abstraction...

    Pourtant, on est bien au cœur de la série d'alors. Il n'y a qu'à voir les gouaches inventoriées sous les numéros 399, 407 ou plus encore 411, pour s'en convaincre.

    Celle-ci a été peinte au mois de mars 2003. Pas moins de quatre dates figurent sous la signature, en bas à droite : les 16, 18, 21 et 22. Quatre jours, comme autant de superpositions, du fond au sujet, et jusqu'aux éléments de feuillage semblant camoufler ce personnage.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (154) : misère et solitude

    Yves Juhel 366-Photo OD.JPG

    N° d'inv. 366. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Toutes les premières œuvres d'Yves Juhel qui nous sont parvenues, tableaux et dessins, datant des années 1987 à 1991, abordent des thèmes sombres, que ce soit la misère, la souffrance, la solitude, l'alcoolisme, la faim. Et toutes portent la même griffe, inscrite au verso : "Y. Juhel", suivie d'une année.

    C'est le cas de la série de sept tableaux peints en 1990, dont fait partie cette toile. Une œuvre de jeunesse (Yves a alors 21 ans), qui reprend certains codes de deux tableaux déjà présentés ici, numérotés 338 et 464 : le corps extrêmement affaibli, sur lequel gagne une ombre menaçante. Ici, l'ombre est un mur, d'où se détache, encore plus sombre, le haut du corps, adossé à la paroi verticale. Au-delà de ce mur, la lumière semble aveuglante, brûlante, insupportable. Et les deux jambes maigres du personnage se distinguent dans cette lumière, dont les rayons dissipent, dissolvent, éblouissent, jusqu'à en faire disparaître les pieds. Ce personnage a-t-il trouvé là une ombre fraîche et réconfortante ? Ou attend-il que la mort vienne l'engloutir ? La noirceur des œuvres d'Yves Juhel à cette époque me conduirait à m'orienter vers la seconde option. 

    A noter que cette huile sur toile a été peinte dans un format moyen, en 97x130.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (153) : sculpté sur la toile

    yves juhel, art, peintre, peinture, l'œuvre de la semaine, huile, toile, sans date, personnage

    N° d'inv. 153. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Une fois n'est pas coutume, nous présentons cette semaine une œuvre d'Yves Juhel qui n'est ni datée, ni signée. L'artiste en a ainsi laissé de très nombreuses, sur lesquelles il n'a pas apposé sa griffe, ni indiqué de date. Et si, pour la plupart, il s'agit de travaux préparatoires, d'œuvres inachevées, de fonds oubliés, certains tableaux finis sont aussi concernés. 

    Celui-ci fait partie d'une série de sept huiles sur toile de petites dimensions (24,5x16), ceintes d'un galon noir, et dont les autres œuvres indiquent qu'elle a été réalisée entre 1994 et 1996. Un éventail de dates étonnamment large d'ailleurs, pour une si petite série. C'est ainsi le cas de deux tableaux que nous avons déjà présentés sur ce blog, inventoriés sous le N°154 et le N°158.

    En ce milieu des années 90, Yves Juhel explore un étrange univers composé d'inquiétants personnages à grosse tête. Il développe le thème dans plusieurs séries. Celle-ci a la particularité de jouer avec la matière et les reliefs, dans une ambiance très sombre. Ainsi, dans ce tableau, le fond est d'un noir profond, et d'un corps brun et informe se détache cette tête disproportionnée, dont les traits sont moins peints que sculptés par les épaisses couches de matière. Les orbites, le nez et les pommettes se détachent assez nettement, lui donnant, mais en plus rond, un petit air de moaï de l'île de Pâques.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (152) : petit paysage d'été

    Yves Juhel 104-Photo OD.JPG

    N° d'inv. 104. Prix : nous contacter. Photo : O. D. 

     

    Durant toute sa carrière d'artiste, Yves Juhel a peint de nombreux paysages, dans toutes les dimensions. Dans ce domaine, il n'a jamais cessé de se laisser séduire par les petits formats, comme s'il s'agissait de relever le défi de faire tenir de grands espaces sur une toile réduite. 1996, 1997, 1998, 2000, 2001... Toutes ces années ont vu Yves peindre des toiles représentant des petits paysages. Sans compter toutes les toiles non datées.

    Celle-ci date du 5 septembre 2000. Elle appartient à une petite série de quatre œuvres peintes le même jour, dans une même dimension, 16x24. Toutes sont dans les mêmes tons jaunes, ceux d'un été caniculaire, avec quelques touches de verts et de bruns, et semblent jouer avec la géométrie de champs et de sillons. 

    Hélas, ces quatre tableaux ne sont pas signés.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (151) : un bouledogue au fusain

    yves juhel, art, peintre, peinture, l'œuvre de la semaine, fusain, papier, 2001, animaux, chien

    N° d'inv. 520. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Combien de temps a-t-il fallu à Yves Juhel pour boucler cette série ? Deux heures ? Six heures ? Toute la journée ? Ce qui est certain, c'est que pas moins de seize dessins au fusain, sur papier (65x50) ont été réalisés en un seul jour, le 31 août 2001. Seize dessins datés, mais non signés par l'artiste, et représentant tous des chiens, de toutes races et dans les postures les plus variées. Ici un bouledogue assis et attentif... Là un lévrier marchant, le regard tourné vers l'observateur (N° 513)... 

    Nous sommes là au cœur de la grande série animalière de l'été 2001. Mais cette journée, il a abandonné ses pinceaux pour le charbon, et s'est lancé dans une vaste étude canine, dont on a déjà vu qu'elle avait donné lieu à de nombreuses huiles (N° 22, par exemple) et gouaches (comme le N° 652).

    Ces seize dessins sont stockés dans un carton portant les mentions : "été 2001, Issy-les-Moulineaux". Ils ont donc été réalisés lorsqu'Yves Juhel était encore dans les ateliers collectifs de l'Artsenal. 

    O. D.