L'œuvre de la semaine (56)

                                                    N° d'inv. 39. Prix : nous contacter. Photo Pierre Juhel

 

Le bestiaire d'Yves Juhel compte un seul et unique panda : le voici... Cette huile sur toile, datée et signée au verso, a été peinte le 17 août 2001, un été particulièrement prolifique pour l'artiste, puisqu'entre juin et septembre de cette année-là, nous avons d'ores et déjà recensé pas moins d'une centaine d'œuvres peintes ou dessinées, et considérées comme achevées. Et sans doute en reste-t-il encore à répertorier.

Yves Juhel a peu peint dans des carrés de 40x40. Au total, six huiles de
cette dimension sont répertoriées : six animaux, dont quatre ont été peints ce même jour du 17 août 2001. Même format, même date, même thème, mais aussi mêmes couleurs... En effet, ces quatre œuvres sœurs sont toutes dans des nuances allant du blanc au noir, en passant par des gris et des beiges, à l'image du "Lion blanc" ci-contre (œuvre inventoriée n°32), déjà présenté sur ce blog. Preuve que l'artiste a souhaité aller au bout des couleurs qu'il avait fait naître sur sa palette. Ainsi naissent les séries, sans doute..

O. D.

Son œuvre dans les collections privées (17)

                            N° d'inv. 549. Collection privée. Photo O. D.

 

Il y a quelques semaines, à l'occasion d'un court séjour à Paris, nous avons pu faire connaissance d'un ami d'Yves Juhel qui a fait l'acquisition, après son décès, de trois des fameux "bouquets" de l'artiste. Trois œuvres très belles que cet ami nous a permis de répertorier, et nous l'en remercions...

Le tableau présenté ici appartient à la seconde série, dite des "bouquets éclatés", peinte par Yves en 2000 et 2001. Pour rappel, cette série fait suite à une première, réalisée en 1999 et représentant des fleurs en pot ou en vase.

Alors que l'essentiel de cette série est peinte à l'huile sur des toiles de forme carrée (180x180 ou 150x150), ici nous sommes exceptionnellement face à une œuvre plus haute que large, et taille plus modeste, de 130,5x97. On y retrouve toutefois bien ces boutons floraux éclatés et en relief (ici de couleur rouge) qui font toute la particularité de cette série majeure de l'œuvre d'Yves Juhel.

Ce tableau a été peint sur deux périodes distinctes, à près d'un an d'intervalle : les 14, 15 et 21 mai 2000, puis les 27 et 28 mars 2001. Des dates inscrites au dos de la toile, avec la signature de l'artiste.

O. D.

 

Pour rappel, voici les tableaux de cette même série déjà présentés ici (cliquer sur la photo permet d'accéder directement à la fiche) :

                    

                    

                     

L'œuvre de la semaine (55)

                         N° d'inv. 431. Prix : nous contacter. Photo O. D.

 

Un mois avant son dramatique accident, Yves Juhel poursuivait avec beaucoup de persévérance la réalisation d'une vaste galerie de portraits.  Après ses personnages "en forme de 2" du mois de mars (voir l'œuvre n° 190) au mois de mai 2003 (n° 402), pour beaucoup affublés d'un toupet de plumes, l'évolution se poursuit en juin (n° 373), et en juillet, avec des visages dont la forme change peu à peu, au fil des jours, et qui se voient parés de nouveaux attributs, comme des colliers de perles. 

De cette nouvelle évolution d'une immense série, dont la gouache ci-dessus fait partie, nous avons pour l'instant recensé une petite quinzaine d'œuvres considérées comme achevées (datées et signées), mais aussi une vingtaine d'autres inachevées, soit à l'état d'ébauches, soit dans des états plus avancés mais n'ayant ni date, ni signature.

Cette gouache sur papier est une des dernières sur lesquelles le peintre a fait figurer des dates : le 16 juillet 2003, d'abord; puis l'ajout du 20. Un ajout fait à la peinture blanche, montrant que cette ultime intervention du 20 juillet a concerné la forme globale et pâle de "visage", gonflé tel un ballon de baudruche. Ce blanc qui d'ailleurs recouvre une partie de la signature, antérieure donc à la finalisation de l'œuvre. Un achèvement qui n'en reste pas moins hypothétique, étant impossible de savoir si Yves Juhel avait envisagé de travailler plus en détail le visage. 

A noter, comme dans énormément d'œuvres de l'artiste, huiles comme gouaches, que le fond est ici très travaillé...

O. D. 

 

 

L'œuvre de la semaine (54)

                                                       N° d'inv. 501. Prix : nous contacter. Photo O. D.

 

Yves Juhel a laissé une foule d'œuvres inexpliquées et difficilement explicables, uniques ou ne se raccrochant à aucune série, expériences rares qui ne semblent pas avoir été creusées plus avant par l'artiste. C'est à mon sens le cas de celle-ci, qui mêle diverses techniques (encre, fusain, gouache), sur papier au format raisin (50x65). Sa gouache, très imbibée d'eau, a laissé une trace profonde dans le papier de qualité, lui donnant une apparence très peluchée.

Mon imagination perçoit dans cette œuvre un plat au fond duquel semblent cuire quelques fruits ou légumes. Mais rien n'est moins sûr. D'autant qu'Yves Juhel semble avoir lui-même douté, en signant et en datant deux fois, dans un sens (le 13 juillet 2001), puis dans l'autre (trois jours plus tard), comme s'il n'avait su par quel bout l'aborder. A moins qu'il ne s'agisse que d'une facétie d'artiste...

O. D.

L'œuvre de la semaine (53)

N° d'inv. 343. Prix : nous contacter. Photo : Pierre Juhel

 

Fin 1996 et début 1997, Yves Juhel s'est essayé à mêler la thématique végétale aux formes géométriques et aux quadrillages. Il y montre une nature domptée, enserrée dans des carcans, des feuillages libres mis en cases, en cages, et en formes régulières.

C'est le cas avec l'œuvre n° 174, cet "Arbre bien taillé" en un cercle parfait sur fond de damier. C'est aussi le cas avec le tableau n° 73, où l'exubérance quasi tropicale d'un feuillage se voit barrée de trois fûts noirs et réguliers.

Le tableau présenté ici est issu de la même série. Une huile sur toile de grand format (196x173), représentant un arbre (un "cerisier", comme l'indique le titre inscrit au verso). Cette fois, le quadrillage n'est plus le fond de l'œuvre. Il vient au contraire masquer une grand partie de l'arbre, réduit à son tour à la position de fond. Le quadrillage est élaboré avec, à intervalles réguliers, des cases noires, où la matière dense, profonde, en relief, joue avec la lumière. Comme si l'arbre n'était en fait qu'une ombre projetée sur la façade d'un immeuble aux fenêtres obscures, inquiétantes.

Au dos de la toile, outre le titre et la signature de l'artiste, trois dates sont inscrites : les 27, 30 et 31 octobre 1996.

O. D.