N° d'inv. 67. Prix : nous contacter. Photo : O. D.
La réalisation de la série des "Bouquets éclatés" s'est étalée sur plusieurs mois, entre les printemps 2000 et 2001. A cette époque, Yves Juhel travaille dans les ateliers collectifs de l'Artsenal, à Issy-les-Moulineaux. Il a de l'espace, et il a du temps. Il peut donc s'attaquer à de grands formats simultanément, les laisser reposer quelques jours ou quelques semaines, puis y revenir.
Ainsi, au dos de cette huile sur toile de 180x180, l'artiste a inscrit sept dates (dont une répétée). Il commence, au côté de sa signature, par le 14 mars 2001 et le 24 août 2000, à savoir la date d'achèvement du tableau, et celle de son commencement. Puis, à l'envers, il détaille toutes ses interventions : les 25, 29 et 31 août 2000, le 4 octobre 2000, et enfin le 14 mars 2001. Soit un travail d'intense activité pour peindre le fond, durant l'été 2000 (ces fameux fonds dont un de ses amis artistes disait qu'ils étaient extraordinaires et qu'ils auraient pu se suffire à eux seuls); puis deux retours sur la toile, à l'automne, et enfin des mois plus tard, en mars de l'année suivante.
Une dernière intervention déterminante pour cette belle œuvre, puisqu'elle a sans doute conduit Yves à peindre ses fleurs. Mais alors que dans les autres tableaux de la série, les bouquets explosent, à partir d'un magma central, pétales et tiges éclaboussant pêle-mêle la toile, ici les fleurs restent droites, entières, toutes rassemblées dans la partie inférieure de la composition. Le noyau central explosif est bien là, mais il semble moins actif, moins violent, moins vif que dans certains tableaux, comme par exemple ceux numérotés 14 et 183. Les veinules qui s'en écoulent, vers le bas de l'œuvre, comme autant de mini cours d'eau, protégeraient-elles les fleurs ? D'ailleurs, une fois n'est pas coutume, le tableau porte un titre, qui semble exprimer parfaitement les intentions de l'artiste : "Résistance de coquelicots".
O. D.