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  • L'œuvre de la semaine (64)

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                      N° d'inv. 22. Prix : nous contacter. Photo O. D.

     

    Parmi les animaux familiers peints par Yves Juhel, les chiens figurent en bonne place. Des chiens de toutes races et de tous poils, à l'image de celui-ci, qui pourrait s'apparenter à un Jack Russell terrier.

    L'animal est attentif, vraisemblablement captivé par le peintre, avec ses oreilles dressées. Et si le corps semble émerger d'une sorte de brume, sa gueule est quant à elle totalement masquée, effacée, comme oubliée par l'artiste. Difficile toutefois d'imaginer l'œuvre inachevée, même si l'absence de signature pourrait le laisser croire. En effet, en ce mois de septembre 2001 (cette huile sur toile de 75x50 porte deux dates, au verso : les 9 et 14 septembre 2001), Yves Juhel a ainsi peint plusieurs animaux dont la face reste soit blanche, soit recouverte d'une vaste tache de peinture.  Et si l'effet peut parfois laisser perplexe, dans le cas de ce petit chien, l'artiste semble avoir réussi son coup, le mystère qui plane sur cette face voilée ne masquant aucunement les intentions de l'animal, dont l'attitude générale laisse entrevoir une curiosité toute canine, presque intéressée.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (63)

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                                    N° d'inv. 85. Prix : nous contacter. Photo : O. D. 

     

    Au printemps 1992, les personnages peints par Yves sont torturés, fantomatiques, inquiétants et inquiets, englués dans des fonds toujours très travaillés. Comme dans une série de nus dont on a déjà entr'aperçu un exemplaire (n°82), ou comme dans ce duo difficile à interpréter, déjà croisé ici (œuvre n°79). De ce même printemps, il reste également toute une série d'études à l'encre de Chine représentant des pieds et des mains. Mais de pieds et de mains, il n'est pas question, dans ce tableau au fond profond, d'un dégradé de bleus plus obscurs que rassurants. De cette nuit émerge une forme surnaturelle, ectoplasme hypnotisant et guère avenant. 

    Cette huile sur toile de grand format (160,5x130) est encadrée (baguettes). Elle est signée, et datée, au recto, du 24 avril 1992.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (62)

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                                N° d'inv. 407. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Un œil unique, quelques plumes dressées, une forme de "2"... Pas de doute, il s'agit bien là d'un de ces multiples portraits peints au printemps 2003, quelques mois avant sa mort, par Yves Juhel. Des œuvres toutes peintes à la gouache sur papier (format 65x50).

    Comme dans les œuvres inventoriées n° 190373 et 402, on y retrouve le toupet, en haut à droite. Et, comme pour les  190 et 402, ce visage stylisé tient dans la forme du chiffre 2.

    Cette gouache a été peinte en trois temps, les 20, 25 et 27 mars 2003.

    O. D. 

  • En hommage à Bernard Canévet

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                                                                                                 Photo Le Télégramme

     

    L'artiste quimpérois Bernard Canévet est mort dimanche 31 janvier à l’âge de 63 ans. Il n'avait rencontré Yves Juhel qu'à travers sa peinture, en 2013, à l'occasion de l'exposition que nous avions organisée au domaine de Kerbernez, à Plomelin (29). Une rencontre qui avait interpellé le peintre quimpérois au point que, quelques mois plus tard, il avait insisté pour que certaines œuvres d'Yves soient exposées aux côtés des siennes et de celles de deux autres artistes à Lesneven (29). Pour lui rendre hommage, voici un article que j'ai écrit, ce jour, pour le quotidien Le Télégramme

     

     

    Bernard Canévet, un peintre de chair et de vie

     

    Se poser devant son Icare, qu’il avait décliné en une extraordinaire série de tableaux, c’était comme prendre une grande gifle. De celles qui vous sonnent et vous marquent pour longtemps. Le peintre quimpérois Bernard Canévet est mort, vaincu par la maladie, dimanche. Il avait 63 ans.

    L’été dernier, pour son ultime grande exposition, à Audierne, Bernard Canévet avait utilisé ces mots pour décrire son travail : « Je peins des corps en manque de sens, qui se débattent dans un écheveau de liens inextricables ».


    Des corps et des portraits complexes, puissants, violents mêmes, des chairs torturées aussi, œuvres sur lesquelles l’artiste portait un regard souvent critique. « Bernard était toujours en mutation, raconte le galeriste de Pont-Aven Jacques Michel. Il ne se prenait pas au sérieux, mais il avait encore plein de choses en tête, tellement de choses à peindre ».

    « Bernard Canévet avait baigné dans la peinture depuis son plus jeune âge. Sa mère tenait un des hôtels de Pont-Aven, se souvient un de ses amis, le galeriste et homme de lettres quimpérois Henry Le Bal. Après un passage par le monde de la banque, il avait tout plaqué, à 30 ans. Et il s’était lancé dans la caricature ».


    « Des caricatures débinoclées à souhait », comme les a dépeintes Henry Le Bal, jeudi, dans un texte lu lors de la cérémonie d’obsèques de l’artiste. Un talent qu’il avait un temps mis au service de la presse, avant d’exposer ses aquarelles à la Galerie B, à Pont-Aven. « Il venait aussi souvent me voir dans ma galerie, poursuit Jacques Michel. Il voulait que je l’expose. Ce qu’il faisait ne correspondait pas trop à ce que je  proposais. Et il m’a apporté une série de personnages incroyables, des gobeurs d’œufs ». Une collaboration et une amitié entre les deux hommes qui perdureront jusqu’au bout.


    Depuis longtemps déjà, Bernard Canévet s’était installé à Quimper, où il
    s’exprimait en grand format. Ses dernières séries étaient particulièrement percutantes. « Il y a eu celle sur Icare, ou celle sur la guerre de 14-18. Mais il ne peignait toutefois comme ça que depuis cinq ans, souligne Jacques Michel. Et à l’arrivée, il y a très peu d’œuvres de cet artiste ».

    Il est vrai qu’il prenait le temps, pour réaliser ses tableaux. « Son travail sur le fond pouvait durer des semaines entières », note Henry Le Bal, qui se souvient d’une anecdote exprimant bien la fascination de certains pour son œuvre. « Il était reconnu par de grands collectionneurs d’Art Brut. Il y a quelques années, lors d’une exposition à Lesneven, l’un d’entre eux était venu directement de Suisse. Il était aveugle. Il s’était posté devant une de ses œuvres, et avait dit : " Je veux celle-là "».


    « Peindre est mon langage », disait Bernard Canévet. Un langage qui s’adressait à tous les sens. Et s’il a rejoint son Icare, sa peinture reste là, bien vivante.

    Olivier Desveaux 

     

    Pour poursuivre l’aventure : www.bernardcanevet.com

     

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    Article paru dans Le Télégramme du 17 juillet 2013, pour l'exposition organisée à Lesneven (29)

  • L'œuvre de la semaine (61)

    yves juhel, peintre, peinture, art, l'œuvre de la semaine, gouache, papier, 2002, animaux

                                    N° d'inv. 568. Prix : nous contacter. Photo O. D.

     

    Durant l'été 2002, lors de son séjour prolongé en Corse, Yves Juhel peint les animaux familiers de la Castagniccia. On l'a déjà vu : ces mois représentent une période très riche pour l'artiste, qui n'a de cesse de s'exprimer. Des œuvres peintes à la gouache sur papier, représentant essentiellement vaches (voir la n° 172) et chèvres (voir la n° 384).

    Comme ses cousines, la chèvre présentée ici date de la mi-août 2002. Elle a été peinte en trois jours, les 14, 15 et 16, sur papier (65,5x50,5). Petite différence : contrairement aux deux autres, cette gouache est signée. 

    Cette vaste série apparaît comme une galerie de portraits animaliers aux couleurs flamboyantes. Une série d'autant plus importante qu'elle marquera la fin de l'immense bestiaire d'Yves Juhel, commencé bien des années plus tôt et qui s'achèvera avec cette été 2002, les mois suivants étant consacrés à de nouvelles et ultimes thématiques.

    O. D.