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Yves Juhel (1969-2003), peintre - Page 61

  • En hommage à Bernard Canévet

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                                                                                                 Photo Le Télégramme

     

    L'artiste quimpérois Bernard Canévet est mort dimanche 31 janvier à l’âge de 63 ans. Il n'avait rencontré Yves Juhel qu'à travers sa peinture, en 2013, à l'occasion de l'exposition que nous avions organisée au domaine de Kerbernez, à Plomelin (29). Une rencontre qui avait interpellé le peintre quimpérois au point que, quelques mois plus tard, il avait insisté pour que certaines œuvres d'Yves soient exposées aux côtés des siennes et de celles de deux autres artistes à Lesneven (29). Pour lui rendre hommage, voici un article que j'ai écrit, ce jour, pour le quotidien Le Télégramme

     

     

    Bernard Canévet, un peintre de chair et de vie

     

    Se poser devant son Icare, qu’il avait décliné en une extraordinaire série de tableaux, c’était comme prendre une grande gifle. De celles qui vous sonnent et vous marquent pour longtemps. Le peintre quimpérois Bernard Canévet est mort, vaincu par la maladie, dimanche. Il avait 63 ans.

    L’été dernier, pour son ultime grande exposition, à Audierne, Bernard Canévet avait utilisé ces mots pour décrire son travail : « Je peins des corps en manque de sens, qui se débattent dans un écheveau de liens inextricables ».


    Des corps et des portraits complexes, puissants, violents mêmes, des chairs torturées aussi, œuvres sur lesquelles l’artiste portait un regard souvent critique. « Bernard était toujours en mutation, raconte le galeriste de Pont-Aven Jacques Michel. Il ne se prenait pas au sérieux, mais il avait encore plein de choses en tête, tellement de choses à peindre ».

    « Bernard Canévet avait baigné dans la peinture depuis son plus jeune âge. Sa mère tenait un des hôtels de Pont-Aven, se souvient un de ses amis, le galeriste et homme de lettres quimpérois Henry Le Bal. Après un passage par le monde de la banque, il avait tout plaqué, à 30 ans. Et il s’était lancé dans la caricature ».


    « Des caricatures débinoclées à souhait », comme les a dépeintes Henry Le Bal, jeudi, dans un texte lu lors de la cérémonie d’obsèques de l’artiste. Un talent qu’il avait un temps mis au service de la presse, avant d’exposer ses aquarelles à la Galerie B, à Pont-Aven. « Il venait aussi souvent me voir dans ma galerie, poursuit Jacques Michel. Il voulait que je l’expose. Ce qu’il faisait ne correspondait pas trop à ce que je  proposais. Et il m’a apporté une série de personnages incroyables, des gobeurs d’œufs ». Une collaboration et une amitié entre les deux hommes qui perdureront jusqu’au bout.


    Depuis longtemps déjà, Bernard Canévet s’était installé à Quimper, où il
    s’exprimait en grand format. Ses dernières séries étaient particulièrement percutantes. « Il y a eu celle sur Icare, ou celle sur la guerre de 14-18. Mais il ne peignait toutefois comme ça que depuis cinq ans, souligne Jacques Michel. Et à l’arrivée, il y a très peu d’œuvres de cet artiste ».

    Il est vrai qu’il prenait le temps, pour réaliser ses tableaux. « Son travail sur le fond pouvait durer des semaines entières », note Henry Le Bal, qui se souvient d’une anecdote exprimant bien la fascination de certains pour son œuvre. « Il était reconnu par de grands collectionneurs d’Art Brut. Il y a quelques années, lors d’une exposition à Lesneven, l’un d’entre eux était venu directement de Suisse. Il était aveugle. Il s’était posté devant une de ses œuvres, et avait dit : " Je veux celle-là "».


    « Peindre est mon langage », disait Bernard Canévet. Un langage qui s’adressait à tous les sens. Et s’il a rejoint son Icare, sa peinture reste là, bien vivante.

    Olivier Desveaux 

     

    Pour poursuivre l’aventure : www.bernardcanevet.com

     

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    Article paru dans Le Télégramme du 17 juillet 2013, pour l'exposition organisée à Lesneven (29)

  • L'œuvre de la semaine (61)

    yves juhel, peintre, peinture, art, l'œuvre de la semaine, gouache, papier, 2002, animaux

                                    N° d'inv. 568. Prix : nous contacter. Photo O. D.

     

    Durant l'été 2002, lors de son séjour prolongé en Corse, Yves Juhel peint les animaux familiers de la Castagniccia. On l'a déjà vu : ces mois représentent une période très riche pour l'artiste, qui n'a de cesse de s'exprimer. Des œuvres peintes à la gouache sur papier, représentant essentiellement vaches (voir la n° 172) et chèvres (voir la n° 384).

    Comme ses cousines, la chèvre présentée ici date de la mi-août 2002. Elle a été peinte en trois jours, les 14, 15 et 16, sur papier (65,5x50,5). Petite différence : contrairement aux deux autres, cette gouache est signée. 

    Cette vaste série apparaît comme une galerie de portraits animaliers aux couleurs flamboyantes. Une série d'autant plus importante qu'elle marquera la fin de l'immense bestiaire d'Yves Juhel, commencé bien des années plus tôt et qui s'achèvera avec cette été 2002, les mois suivants étant consacrés à de nouvelles et ultimes thématiques.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (60)

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                   N° d'inv. 312. Prix : nous contacter. Photo O. D.

     

    Jusqu'à présent, nous avons répertorié une petite quinzaine d'huiles sur toile de la série des fruits. Une série peinte en 1997, vraisemblablement au début de l'année. En effet, si la plupart des œuvres de cette série ne portent que la mention de l'année (comme ici, en bas à droite, à côté de la signature), certaines sont datées de manière plus précise, entre janvier et février, voire en juin, pour les dernières qui annoncent déjà des évolutions vers une nouvelle série.

    Peints dans tous les formats, ces fruits sont parfois seuls (voir le tableau n° 467), parfois associés à quelques autres (n° 466), ou bien alors, pour les plus grands formats, soit en véritables grappes (n° 75), soit disséminés sur la toile, comme flottant dans l'air (n° 65). Le tableau présenté ici, dont les fruits (de deux ou trois variétés différentes) sont difficiles à identifier, appartient à cette dernière catégorie.

    Comme toujours dans ces grandes huiles, le fond est très travaillé. Petite singularité de cette œuvre : le format, plutôt respectable, est atypique, car très haut par rapport à sa largeur (195x130).

  • L'œuvre de la semaine (59)

    Yves Juhel 213-Photo OD.JPG

    N° d'inv. 213. Photo : O. D.

     

    Dans les nombreux cartons à dessin qu'il a laissés, Yves Juhel montre la grande variété de ses réalisations, tout au long de sa trop courte carrière. Dans l'un d'eux dorment quatre dessins d'une même série. Des "Totems", comme il a baptisé trois d'entre eux, réalisés sur papier (65x50) au fusain, à la sanguine, à la craie grasse, voire à l'encre.

    Ce totem est le seul à ne pas porter de nom, même s'il appartient incontestablement à la même famille. Les trois autres portent même chacun un numéro de série (13, 15 et 25), ce qui laisse entendre que cette famille fut, à l'origine, sans doute bien plus vaste que ce qu'il en reste. Les autres ont-ils été détruits par l'artiste ?

    Tous ces totems ont été dessinés entre fin octobre et début novembre 1993. Celui-ci, signé, est daté du 13 novembre de cette même année.

    O. D. 

  • L'œuvre de la semaine (58)

    yves juhel, art, peinture, peintre, l'œuvre de la semaine, gouache, papier, 2001, animaux, singe

    N° dinv. 553. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    14 août 2001 : Yves Juhel peint, en cette seule et même journée, sept œuvres. Alors que, depuis des semaines, son bestiaire s'étoffe quotidiennement de nouveaux animaux, ce jour-là, fidèle à sa manière de travailler, il prend ses gouaches, et peint sur une même thématique : les singes.

    Deux jours avant déjà, il a mis la dernière touche à une grande huile représentant un chimpanzé (N° 319), peinte en trois jours, et que nous avons déjà présentée ici. Dans la continuité de cette œuvre majeure, Yves Juhel reste sur le thème des primates, et va peindre sept singes en un jour, sur papier au format raisin (65x50).

    Ces sept gouaches sont d'une très grande force, comme cette tête de babouin, dont le regard semble scruter l'observateur, à tel point que l'on ne sait plus qui regarde qui. Quelques-uns de ces singes font d'ores et déjà partie de collections privées, à l'image d'un gorille majestueux que nous avons déjà évoqué sur ce blog (N° 385). Mais ce babouin, presque inquiétant, reste à acquérir.

    O. D.