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Yves Juhel (1969-2003), peintre - Page 46

  • L'œuvre de la semaine (124) : la chèvre derrière sa clôture

    Yves Juhel 676-Photo OD.JPG

    N° d'inv. 676. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Après les innombrables animaux peints à l'huile en 2001, Yves Juhel passe à la gouache sur papier (en 65x50), tout en conservant le même thème, l'année suivante. Un thème qui se concentre sur un mois, du 27 juillet au 23 août 2002, durant lequel l'artiste va ainsi peindre plus d'une trentaine de "portraits d'animaux" (vaches, moutons, chevaux, chèvres...), sans compter les nombreux travaux préparatoires réalisés au fusain qu'il a laissés. Quelques exemples déjà vus sur ce blog : les œuvres numérotées 172, 384 ou 691.

    Contrairement à la gouache N° 691, ici, pas d'ambiguïté : il s'agit bien d'une tête de chèvre, sans cornes. Les tons sont pâles, tant pour l'animal (un brin rosé) que pour le fond (gris), et contrastent avec deux éléments qui seront récurrents dans cette série : le feuillage (que l'on retrouve par exemple dans l'œuvre N° 568), et la clôture.

    Yves Juhel a laissé sa signature en bas à gauche, et les trois dates auxquelles il a peint cette œuvre, en bas à droite : les 14, 15 et 17 août 2002.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (123) : grosse tête et grand format

    Yves Juhel 307-Photo PJ.JPG

    N° d'inv. 307. Prix : nous contacter. Photo : Pierrre Juhel

     

    En 1993 et 1994, Yves Juhel a peint une petite galerie de personnages à grosses têtes, sortes d'aliens fantomatiques, à l'image du N° 357, représentant un couple et intitulé "Mari et femme". Ici, le personnage est solitaire. Il évolue dans un univers en grand format (200x170), brumeux, chaotique, et repose sur un sol d'un rouge vif, le même rouge que celui qui le compose. Deux gros yeux vides (autre caractéristique de cette série), un nez, un corps aux contours flous... Difficile d'y percevoir une attitude, une intention...

    En bas à droite, la signature de l'artiste et l'année (94) ont été gravées dans la peinture. Au verso, d'autres indications apparaissent, laissant penser que ce tableau a donné un peu le tournis à Yves Juhel. En effet, signature et dates (octobre 93, décembre 93 et 25 janvier 94) sont écrits à l'envers. Seules les indications "Haut" et "Bas" permettent de s'assurer du sens de l'œuvre. Etonnant, d'autant que la toile, en elle-même, ne semble laisser que peu de doute quant au sujet et au sens dans lequel il faut l'aborder.

    O. D.

     

  • L'œuvre de la semaine (122) : tête de cheval sur fond gris

    Yves Juhel 24-Photo OD.JPG

    N° d'inv. 24. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    La série des animaux peints à l'huile sur toile en 2001 compte de nombreux chevaux. En voici un de plus...

    Celui-ci a été peint sur un châssis de format moyen : 75x50. D'après l'inventaire en cours, il s'agit de la dernière œuvre datée de 2001. Tout comme quatre autres toiles animalières (par exemple, les N° 55, 300 et 360), la dernière date qui figure au dos est en effet celle du 22 septembre 2001. Trois autres dates y apparaissent aussi : les 9, 14 et 18 septembre. 

    Ce tableau n'a hélas pas été signé par l'artiste.

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (121) : personnage dans la brume

    Yves Juhel 420-Photo OD.JPG

    N° d'inv. 420. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Avec cette gouache sur papier (65x50), nous sommes dans la même série que les œuvres inventoriées sous les numéros 431 et 442. A savoir l'ultime série de personnages peints par Yves Juhel dans sa maison de Corse en juillet 2003, soit quelques semaines avant sa mort.

    Des séries de personnages, nous avons déjà vu que, durant sa carrière, l'artiste en avait peintes quelques-unes. Avec celle-ci, les caractéristiques des visages s'estompent de plus en plus. D'ailleurs, est-on certain qu'il s'agit encore d'une figure humaine ? La forme globale est là, et les perles noires (attribut que l'on retrouve dans la gouache qui porte le N° 431) laissent à penser que ce personnage aveugle porte un collier. Mais c'est tout...

    Ici, Yves Juhel a superposé les couches, donnant à l'arrivée une sensation de brume. Son fond saumoné, très travaillé, laisse un cadre blanc sur les pourtours de la feuille. Au cœur, des touches bleu-vert donnent du relief à cette tête, dont le blanc de neige ne fait qu'accentuer la sensation brumeuse. Les perles, d'un noir d'encre, peintes en guise de touche finale, tranchent sur l'ensemble, apparaissant presque comme le seul élément réel de la composition.

    Cette gouache est signée, et datée du 13 juillet 2003.

    O. D.

     

  • L'œuvre de la semaine (120) : un bouquet de fruits

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    N° d'inv. 2. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

     

    Dans la carrière d'Yves Juhel, 1998 apparaît comme une année de transition.

    L'artiste n'a, en l'état actuel de nos travaux, laissé que trois œuvres datées de cette année-là. Seulement trois... C'est bien peu, au regard des centaines d'autres œuvres créées les années précédentes, et surtout suivantes. Difficile d'imaginer Yves à court d'inspiration sur une aussi longue période. Soit il a détruit ce qu'il a alors peint ou dessiné; soit une partie de son œuvre nous échappe...

    yves juhel, art, peintre, peinture, l'œuvre de la semaine, huile, toile, 1998, bouquet, fruitsSur les trois tableaux datés de 1998, un a déjà été présenté sur ce blog : il s'agit d'un petit paysage (N° 116) intitulé "L'eau rouge". Les deux autres sont des grands formats d'une toute autre série, et sont datés de la fin de cette même année. Or, fin 1998 est une période charnière dans la vie artistique d'Yves Juhel. C'est en effet à cette époque, qu'après avoir surtout travaillé en squat, il rejoint un atelier collectif à Issy-Les-Moulineaux (92), l'Artsenal Sounamou.

    Il semble donc tout a fait possible que le tableau présenté ici soit l'un des tout premiers (si ce n'est le premier) qu'Yves a peint (ou achevé de peindre) dans cet atelier, qui va donner un nouvel élan à son œuvre. 

    Cette toile de grande dimension (193x150) apparaît également comme un pont entre deux grandes séries de l'artiste. Grappe de fruits ou bouquet de fleurs ? Il se situe à la frontière de ces deux univers. Ainsi, yves juhel,art,peintre,peinture,l'œuvre de la semaine,huile,toile,1998,bouquet,fruitscomme nous l'avons déjà vu, l'année 1997 a pour thématique majeure le fruit. Isolé ou accumulé, frais ou gâté, en petit format ou sur-dimensionné, il explose dans de nombreuses directions. A l'image du N° 75 (voir ci-yves juhel,art,peintre,peinture,l'œuvre de la semaine,huile,toile,1998,bouquet,fruitscontre, à gauche), daté de juin 1997, et qui présente beaucoup de traits communs avec le tableau dont il est question cette semaine. Et puis viendra ensuite, en 1999, la série des bouquets en pot ou en vase, comme ci-contre (à droite), le tableau portant le N° 302.

    Revenons donc maintenant au tableau inventorié sous le N° 2... Ainsi, par leurs formes, les fleurs ressembleraient plutôt à des fruits, ronds, répartis sur toute la toile, selon un schéma rencontré plusieurs fois dans divers assemblages de pommes, de citrons, d'oranges... Et pourtant, un pot apparaît. Certes, en cette fin 1998, ce pot est à peine esquissé, presque transparent, à peine perceptible, si ce n'est par sa couleur plus foncée et par ses angles affirmés, reposant sur la base du tableau. Mais il est bien là, et lance Yves Juhel vers de nouveau horizons, qui vont l'habiter pendant de nombreux mois, par la suite. Pas de rupture, donc, en cette année 1998. Juste un lent glissement, d'une série à l'autre...

    Ce tableau est doublement signé et daté : au recto, en bas à droite, Yves Juhel a laissé son nom ainsi que l'année 1998, en tout petit; et au dos de la toile, son nom apparaît à nouveau, accompagné de la mention "Décembre 1998".

    Olivier Desveaux