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1993 - Page 2

  • L'œuvre de la semaine (72) : la pluie

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                                           N° d'inv. 487. Prix : nous contacter. Photo : O. D.

     

    Parmi les œuvres de jeunesse qui ont échappé à la destruction par l'artiste lui-même, une petite dizaine de réalisations à la gouache et à l'encre sont conservées dans une pochette. Elles ont été peintes sur papier, dans la seconde moitié du mois de novembre 1993. Yves Juhel vit et travaille alors au domicile familial, à Bondy.

    Cette petite œuvre (29,5x26) a ainsi été peinte le 24 novembre 1993. Cette date a été inscrite par l'artiste au recto, avec sa signature et un titre : "La pluie". Un pluie dense, drue, opaque, pluie de pétrole ou de goudron qui masque un sujet qu'il n'est pas utile d'essayer d'identifier. On pourrait imaginer une pluie de banlieue triste et sombre, collante et polluée, en ce 24 novembre 1993. Il n'en fut rien : les chroniques météo de l'époque rapportent plutôt un froid glacial, ce jour-là. La pluie n'est pas derrière la fenêtre de l'artiste, elle est ailleurs...

    O. D.

  • L'œuvre de la semaine (59)

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    N° d'inv. 213. Photo : O. D.

     

    Dans les nombreux cartons à dessin qu'il a laissés, Yves Juhel montre la grande variété de ses réalisations, tout au long de sa trop courte carrière. Dans l'un d'eux dorment quatre dessins d'une même série. Des "Totems", comme il a baptisé trois d'entre eux, réalisés sur papier (65x50) au fusain, à la sanguine, à la craie grasse, voire à l'encre.

    Ce totem est le seul à ne pas porter de nom, même s'il appartient incontestablement à la même famille. Les trois autres portent même chacun un numéro de série (13, 15 et 25), ce qui laisse entendre que cette famille fut, à l'origine, sans doute bien plus vaste que ce qu'il en reste. Les autres ont-ils été détruits par l'artiste ?

    Tous ces totems ont été dessinés entre fin octobre et début novembre 1993. Celui-ci, signé, est daté du 13 novembre de cette même année.

    O. D. 

  • L'œuvre de la semaine (26)

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                                                                                              N° d'inv. 357. Prix : nous contacter. Photo O. D.

     

    Au milieu des années 90, Yves Juhel a peint d'étranges personnages à grosses têtes, à l'image de cette huile sur toile intitulée "Mari et femme". Ce tableau de 42x42 est signé et daté, au recto, du 11 décembre 1993. Au verso apparaissent, écrits sur contreplaqué, le titre de l'œuvre et une seconde signature de l'artiste.

    Il reste peu d'œuvres issues de ces séries de personnages. Yves semblait toutefois accorder un certain attachement à celle-ci, qui est encadrée, et placée sous verre. 

    Cette huile semble exprimer une préoccupation qui habite bon nombre d'artistes, et à laquelle Yves n'a pas échappé, tout au long de son parcours : celui du cadre, et des limites dans lesquelles s'exprimer. Ainsi, dans nombre de ses œuvres, comme dans celle-ci, un cadre est peint directement sur la toile, comme une fenêtre ouverte sur le sujet. On se souvient qu'à la même époque, Yves avait utilisé le même procédé pour son "Oiseau à deux têtes". Cette "bordure", faisant partie de l'œuvre elle-même, apparaît ici comme une forme de limite que l'artiste s'impose, à défaut de vouloir se la voir imposée par la limite de la toile. 

    O. D.

  • Son œuvre dans les collections privées (5)

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                                                                                                                  N° d'inv. 173. Photo Olivier Desveaux

     

    Cela fait plus de vingt ans que cette œuvre m'accompagne... C'était en 1993. Yves Juhel était venu dîner chez nous, à Paris. Au bout de quelque temps, il nous avait dit : "J'ai laissé quelque chose pour vous, dans le couloir". Emballé dans du papier kraft, le tableau n'était pas tout à fait sec, en profondeur. Il venait de l'achever. Yves nous avait invité à la plus grande prudence, pour le manipuler.

    Comment était né ce drôle d'oiseau ? Je me souviens qu'Yves nous avait dit s'être laissé guider par ces taches rouges, qui l'avaient conduit à donner vie au volatile. Peint en janvier 1993, il l'avait baptisé "L'oiseau à deux têtes". Alors que peu de ses œuvres portent un nom, ici, il s'affiche ouvertement, au recto du tableau.

    Sa dimension moyenne (66x81) m'a permis de lui faire prendre part à chacun de mes nombreux déménagements qui ont jalonnés toutes ces années. Partout, il a trouvé un mur accueillant, protégé et douillet, seul élément stable de mes multiples univers. Mon monde change, mais l'oiseau reste là... 

    Difficile de dire ce qu'il serait devenu, s'il ne l'avait offert. Une chose est certaine, il est unique. Il n'appartient à aucune série. Yves a-t-il par la suite détruit d'autres volatiles de la même espèce, insatisfait, comme il le faisait souvent, à cette époque ? Possible... Pas sûr... Et peu importe.  Ce qui compte, c'est que cet oiseau vive.

    Olivier Desveaux