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Son œuvre dans les collections privées (5)

Yves Juhel 173-Photo OD.JPG

                                                                                                              N° d'inv. 173. Photo Olivier Desveaux

 

Cela fait plus de vingt ans que cette œuvre m'accompagne... C'était en 1993. Yves Juhel était venu dîner chez nous, à Paris. Au bout de quelque temps, il nous avait dit : "J'ai laissé quelque chose pour vous, dans le couloir". Emballé dans du papier kraft, le tableau n'était pas tout à fait sec, en profondeur. Il venait de l'achever. Yves nous avait invité à la plus grande prudence, pour le manipuler.

Comment était né ce drôle d'oiseau ? Je me souviens qu'Yves nous avait dit s'être laissé guider par ces taches rouges, qui l'avaient conduit à donner vie au volatile. Peint en janvier 1993, il l'avait baptisé "L'oiseau à deux têtes". Alors que peu de ses œuvres portent un nom, ici, il s'affiche ouvertement, au recto du tableau.

Sa dimension moyenne (66x81) m'a permis de lui faire prendre part à chacun de mes nombreux déménagements qui ont jalonnés toutes ces années. Partout, il a trouvé un mur accueillant, protégé et douillet, seul élément stable de mes multiples univers. Mon monde change, mais l'oiseau reste là... 

Difficile de dire ce qu'il serait devenu, s'il ne l'avait offert. Une chose est certaine, il est unique. Il n'appartient à aucune série. Yves a-t-il par la suite détruit d'autres volatiles de la même espèce, insatisfait, comme il le faisait souvent, à cette époque ? Possible... Pas sûr... Et peu importe.  Ce qui compte, c'est que cet oiseau vive.

Olivier Desveaux

Commentaires

  • Il a beau s'appeler "oiseau à deux têtes" pour moi c'est un coq. Un coq de combat, tout nerveux, agité, plein d'énergie et d'agressivité. Il y a aussi quelque chose de sombre dans cette toile, qui pourrait évoquer les coqs que l'on sacrifie lors des rites vaudous. C'est vif et coloré, mais sombre et secret par en-dessous. Et le contraste est beau entre les deux impressions qui se télescopent.

  • ...je te rejoins sur le coq Armelle. Un seul corps, deux têtes...peut-être deux aspects de sa personnalité qu'Yves a voulu nous dévoiler, dont un plus sombre effectivement, presque violent... Ce tableau m'a toujours interrogée, car j'ai toujours considéré Yves comme un Etre extrêmement doux...mais tourmenté...peut-être est-ce l'expression de ce tourment...

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