N° d'inv. 179. Collection privée. Photo O. D.
C'est une des grandes nouvelles de ce printemps : le Grand cerf, pièce maîtresse de l'œuvre d'Yves Juhel, a trouvé sa demeure, et vient d'être acheté par un particulier.
Cette grande huile sur toile (200x200) avait été peinte en 2001, alors qu'Yves pouvait bénéficier de grands espaces, lorsqu'il peignait à l'Artsenal, dans les ateliers collectifs d'Issy-les-Moulineaux (92). Sur le cliché ci-contre, pris par son ami le photographe Jean-Claude Rousseau, on voit d'ailleurs l'artiste posant devant cette œuvre spectaculaire, dans son atelier. Deux dates figurent au dos de la toile : les 11 août et 15 septembre 2001. On est alors en pleine période animalière, et des dizaines d'œuvres sur ce thème vont naître sous les pinceaux de l'artiste, en quelques mois. Quant à la signature, elle n'apparaît qu'au verso, grattée dans la peinture, ce qui est assez exceptionnel chez Yves.
La qualité de cette œuvre, son fond très travaillé, la majesté de l'animal, sortant d'une brume neigeuse, sa dimension (le plus grand tableau jamais peint par Yves Juhel) font qu'elle a été très vite remarquée. Et cette photo de l'artiste posant devant elle montre aussi l'intérêt qu'y portait l'artiste.
Quelques années après la mort d'Yves et dix ans après sa création, cette toile figuraient, à l'été 2011, en bonne place au 18e festival international de l'art animalier en Sologne, à Pierrefitte-sur-Sauldre (41), comme en témoigne la photo ci-contre que j'avais alors prise sur place. Au point que certains collectionneurs avaient manifesté un grand intérêt pour elle, sans que cela n'aboutisse. Puis, de mars à juin 2013, lors de la grande exposition que nous avions organisé au domaine de Kerbernez, à Plomelin (29), ce Grand cerf n'avait pas manqué de marquer les esprits. "De cette faune émergent quelques béliers, mais surtout un grand et majestueux cerf, au regard placide et fier, animal mythologique qui ressemble un peu à un gardien des clefs de l'œuvre d'Yves Juhel", avait alors écrit mon confrère Thierry Charpentier, dans Le Télégramme.
Après cet événement, cette toile était partie à Lesneven (29), à la chapelle Saint-Joseph, pour une autre exposition, collective celle-là. Puis elle était revenue dans le Sud-Finistère, à Ergué-Gabéric, au manoir de Kerdévot, où elle était exposée depuis lors. Marjolaine Rousset, qui tient le domaine avec sa sœur Véronique, avait d'ailleurs écrit un petit texte, pour ce blog, que l'on peut retrouver ici.
Dorénavant propriété d'un particulier, le Grand cerf poursuit sa veille attentive, dans un cadre qui lui va à merveille...
Olivier Desveaux